Plusieurs fois par semaine, de bon matin, je monte les marches qui mènent à l’Oratoire Saint-Joseph du Mont Royal. Je fréquente l’Oratoire régulièrement depuis plus de 30 ans. J’y ai travaillé comme sacristine pendant 5 ou 6 ans, mais c’est surtout comme lectrice pour la messe, comme bénévole à la liturgie, que j’y donne de mon temps.

Ma vie spirituelle est marquée par ma dévotion propre au Précieux Sang du Seigneur Jésus. Tous les services que je rends à l’Oratoire – tout comme mon bénévolat pour l’entretien du chœur au Sanctuaire du Saint-Sacrement – je les vis dans cette participation à laver le Corps du Christ qu’est son Église, avec l’Eau et le Sang.

Ce qui explique que, même en étant à l’Oratoire, je ne pense pas spécialement à saint Joseph… mais c’est lui, en revanche, qui doit penser à moi !

J’ai tout récemment retranscrit les méditations sur la figure de saint Joseph pour un prédicateur. Ce travail m’a profondément touché car j’y ai retrouvé des traits familiers de saint Joseph, des aspects que je connaissais de la Bible ou de mes lectures spirituelles. Mais d’autres m’ont été révélés et m’ont ouvert un autre point de vue sur saint Joseph ; non pas nouveau, mais qui m’ont fait entrer plus profondément dans la grandeur de cet humble saint.

Je me suis rendu compte que je connaissais saint Joseph, mais pas au point d’avoir une vraie dévotion pour lui ! C’est comme côtoyer quelqu’un pendant si longtemps sans vraiment le connaître…

Alors, j’ai eu le désir de retourner dans mon cœur pour méditer sur toute sa vie familiale avec Marie et Jésus et, là, le mystère et la grandeur de cet homme ont commencé à m’apparaître. Contempler Joseph, Marie et Jésus dans leurs péripéties, dans leur vie de tous les jours et prendre le temps de vivre une journée dans la vie de cette famille à Nazareth.

Qu’est-ce que je découvre lors de cette journée à Nazareth ?

J’apprends à faire la connaissance d’une personne bien spéciale. L’évangile donne une place bien particulière à Marie, à Jean Baptiste, mais Joseph, bien que silencieux, a lui aussi droit à une place particulière : en lui aussi, je vois une personne à qui Dieu dit : « de toute éternité, je t’attendais. » Certainement, Dieu a dû le combler de qualités extraordinaires pour accomplir la mission d’être à la tête de la sainte famille. Et pourtant voir Joseph ainsi, ce n’est que le rencontrer de l’extérieur. Et toute cette histoire, je la connais, si belle, si chaste… mais je ne m’étais jamais attardée à regarder l’intérieur de saint Joseph. C’est la porte de l’humilité qu’il me faut discrètement entrouvrir pour commencer à découvrir Joseph de l’intérieur…

Alors maintenant, doucement à la fin de cette journée à Nazareth, je veux demander à saint Joseph :
aide-moi à te connaître !