“Bonjour ! Je m’appelle (…) je souhaiterais passer deux nuits chez vous, pour cheminer et partager avec vous, si possible, la paix et la beauté de l’ermitage”…

“Bonsoir,
Je voulais savoir s’il était possible, pour ma compagne et moi, de venir passer quelques jours et d’effectuer un parcours spirituel en découvrant la vie à l’ermitage et en suivant d’aussi près que possible ce que font les personnes qui y vivent. Nous sommes à la recherche de la paix intérieure, qui, dans le monde d’aujourd’hui, ne semble parfois qu’utopie”…

Ce ne sont là que deux des dizaines de demandes d’accueil que nous recevons à l’Ermitage de Gamogna. Il y a aussi ceux qui marchent sur le chemin de Dante pour le 700e anniversaire de sa mort, les pèlerinages paroissiaux d’un jour, ceux qui arrivent en VTT, les randonneurs qui aiment le trekking et les sentiers naturels, ou encore les pèlerins de la Via Misericordiae, les habitants des vallées voisines qui cherchent un peu de répit dans la chaleur de la ville, sans oublier tous nos amis bénévoles qui travaillent et prient avec nous, même si ce n’est que pour 24 heures !

Gamogna, gaudium magnum, la joie, combinée à la fatigue (puisque nous sommes les deux poissons de la parabole, sœur Anne-Emmanuel et moi-même) d’un accueil de Dieu qui se manifeste de bien des manières, particulièrement évidentes ici, étant donné l’isolement du lieu et son caractère qui conduit à l’Essentiel. Un accueil de la Providence, dont le Seigneur ne nous prive jamais (le travail gratuit de tant de personnes, les provisions…), un accueil de la nature dont nous sommes les hôtes (pluie, vent, soleil, petits et grands animaux…), un accueil mutuel entre nous, sœurs, et un accueil individuel ou en groupe jusqu’à 130 personnes à la fois (enfants de 6 à 12 ans avec leurs professeurs !). Des rencontres planifiées, mais beaucoup d’imprévus et toujours la joie de témoigner de l’amour de Jésus pour chacun de nous et le désir de le suivre partout où il va, mais pas seul, pas en “ermite”, plutôt ensemble avec tous ceux que le Seigneur met sur notre chemin.

Accueillir, c’est rendre visible dans notre pauvreté la beauté du Seigneur, et s’entendre dire “je ne partirais plus” nous fait comprendre que le Seigneur s’est laissé rencontrer. Accueillir, c’est marcher ensemble avec tous ces visages, qui ne nous sont plus étrangers, et présenter leurs joies et leurs souffrances à la fin de chaque journée, avec la certitude que le Seigneur prend soin d’eux.

soeur Maria-Paola de la fraternité de Florence en mission à Gamogna