Marcher Ensemble : c’est toute une aventure qui s’offre à nous derrière ces deux petits mots si communs. Deux mots qui couronnent, ces jours-ci, l’entrée de notre église. Le panneau coloré fixé au-dessus de la porte interpelle les fidèles et les passants : mais qu’est-ce qui se passe par chez nous ? Un nouveau pèlerinage ? Pour beaucoup, l’histoire en restera là. Le visage plongé dans leur téléphone, ils reprennent leur Marche — l’avaient-ils interrompue ? — et délaissent pour quelque temps encore l’Ensemble. Le Tout.
C’est bien là toute la difficulté de ce projet ambitieux : un synode sur la synodalité, c’est donc ça. Vous nous excuserez de passer notre chemin (synodal) cette fois-ci. Initié par le pape François, relayé dans chaque diocèse, et porté par chaque paroisse, il a vocation à toucher chacun d’entre nous. 

Comment donc amener au dialogue ? Comment faire connaître cette démarche ? En somme, comment se présenter pour apprendre à mieux se regarder ? Comment se faire entendre pour apprendre à mieux s’écouter ?

C’est en petit comité que nous avons défini les grandes lignes de notre « mise en marche » au Sanctuaire. « Nous voici devant Toi, Esprit Saint » : chacune de nos rencontres a commencé par la magnifique prière du Synode, utilisée historiquement lors des Conciles, Synodes et autres rassemblements de l’Église depuis des centaines d’années et que je vous encourage à prier vous-même.
Les obstacles n’ont pas manqué bien sûr. La pandémie ayant également choisi de participer, c’est donc aussi à petits pas que nous avons avancé. Nos rencontres se sont d’abord tenues au parloir, puis parfois plus informelles dans le hall d’accueil, ou bien dans la crypte à nous parler à plusieurs mètres de distance, et bien évidemment aussi sur Zoom. Puis est venu le temps de la communication : affiches, annonces, cartons d’invitation, site web, formulaires, échanges… et silences ! 

Peu de réactions au début, trop peu de réponses : sommes-nous à la hauteur ? Ou plutôt, nous faisons-nous assez petits ? Attendons-nous trop ? Il a bien évidemment fallu se poser ces questions et s’ajuster : comment vous dire que votre avis compte et nous intéresse ?

Et puis à force de tentatives, de persévérance, d’ajustements et de relances, les inscriptions sont arrivées et les groupes de partage ont été constitués. Quelle joie ! Et moi qui croyais que nous étions à l’initiative : c’est en fait l’Esprit Saint qui était déjà à l’œuvre en nous. Son parfum imprégnait déjà le tissu de nos échanges depuis le début. La démarche synodale était déjà en cours !
Alors que nous venons d’entrer dans le vif du sujet avec les premières rencontres, desquelles découleront les remontées que nous ferons au diocèse, je tiens à remercier toute l’équipe du Sanctuaire qui se dévoue pour que cette démarche synodale porte des fruits. Surtout, ne nous arrêtons pas. Ensemble, continuons de marcher.

Sébastien Fau, ami des fraternités à Montréal