Est-ce-que j’habite mon cœur ? Est-ce-que je rejoins Dieu qui m’y attend ? Difficile de pouvoir le juger. Toutefois, la descente dans le cœur passe, il me semble, par des aides, se traduit dans des moyens concrets. Ma cellule est un lieu me permettant la rencontre avec Dieu. Je découvre qu’elle est comme un miroir de mon cœur.
Habiter son cœur divisé, affronter les combats qui s’y jouent donne parfois envie de se fuir. La cellule devient miroir de cette fuite : fuite de me retrouver face à moi-même, fuite de ce lieu de solitude.
Des soucis, des activités prennent de la place et du temps, empêchent de rejoindre Dieu, comme des pierres bouchant l’entrée du cœur. La cellule devient miroir de cet enfouissement : les objets s’y accumulent, le rangement est remis à demain. Comme pour prendre du temps avec Dieu, il y a toujours mieux à faire. Dans ce cas-là, il m’est alors bon de pouvoir remettre de l’ordre.
Le désir d’être seule avec le Seul est parfois désorienté. La cellule devient miroir d’une fuite inajustée de l’autre, d’un isolement du monde : La solitude n’est plus un moyen d’entrer en communion mais de me séparer. Elle devient isolement.
Être simplement là, être avec Dieu qui demeure en soi, être relié aux autres. La cellule est aussi miroir de paix quand il m’est donné de l’habiter ainsi, en toute simplicité.
Sœur Delphine (Fraternité de Paris)