Je travaille depuis 2007 en tant qu’urbaniste pour la mairie de Strasbourg dans le domaine de la rénovation urbaine des quartiers populaires. L’intervention des pouvoirs publics porte sur la requalification du cadre de vie mais l’objectif est de retrouver un bien-être global et une harmonie sociale.

L’Elsau, dernier quartier pour lequel j’ai travaillé, compte 6 300 habitants. Au démarrage du projet, en 2016 les habitants nous disaient : « ici c’est mortel, il n’y a rien à faire ».

La fermeture des commerces, le retrait des services publics, l’absence d’emploi et la pression du trafic de drogue, l’isolement des associations, la dégradation des espaces publics : autant de signaux d’une vie collective très réduite qui peut être comparée à une sorte de mort sociale. 

Le projet de requalification du quartier a porté sur tous les besoins des habitants : la réhabilitation des logements, l’installation de nouveaux commerces et services, la construction d’équipements publics neufs (salle de boxe, Maison de services publics, école), le réaménagement des espaces publics et naturels.

Après plusieurs années de discussion avec les habitants et les acteurs, nous avons notamment pu réinstaller en 2025 une boulangerie, un supermarché et une maison de santé dans des locaux neufs à l’entrée du quartier.
Les habitants ont accueilli ces nouveaux commerces et services en disant : 
« Mon quartier revit ! » Ces lieux de rencontres permettent notamment de soigner le lien social et favorisent une plus grande fraternité entre les habitants. 

Dans une perspective chrétienne, l’urbanisme est ici vecteur d’une résurrection d’un quartier par le bâti, pour les habitants.

François Desrues (ami des Fraternités de Jérusalem)

Photo : Quartier de l’Elsau – Strasbourg © François Desrues