
Dans une interview au journal L’équipe, Léon marchand, tout jeune quadruple médaillé d’or aux JO de Paris s’exclame : « j’ai vu Paris comme je ne l’avais jamais vu avant. J’étais fier que la France puisse se passionner pour le sport. »
J’ai vu Paris revêtir sa tenue de sport ! J’ai vu la Seine devenir scène puis un bassin olympique. J’ai vu des monuments emblématiques du patrimoine se transformer en arènes sportives : le champ de Mars en terrain de beach volley ; le Grand Palais accueillir les épreuves d’escrime ; le majestueux château de Versailles faire les honneurs à l’équitation ; la place de la Concorde s’apprêter pour les compétitions de sports urbains (basket, skate-bord et BMX), l’esplanade des Invalides être remaniée en pas de tir. Pari(s) fou de métamorphoser ainsi une capitale en terrains de compétition de haut niveau !
En quoi cette prouesse événementielle m’interpelle-t-elle ? Quel regard contemplatif puis-je poser sur cette transformation urbaine éphémère ?
Deux mondes a priori séparés ont fait équipe pour susciter ensemble un moment unique d’histoire et d’élan fraternel. Cette association inédite a embelli l’événement et charge l’une et l’autre “culture” de souvenirs désormais partagés. Les JO terminés, Paris a repris sa tenue habituelle. Si les équipements et événements sportifs ont provisoirement modifié la ville, il n’en reste pas moins qu’une image nouvelle de Paris naît. Le Pari(s) fou de 2024 est une réussite !
Malgré les contraintes inhérentes à l’ampleur de l’événement – quartiers bouclés, stations de métro fermées, axes routiers réservés, laissez-passer obligatoires pour circuler – Paris s’est pris au jeu. L’Église aussi avec son programme Holy Games. Le Paris des JO, ce fut aussi une expérience incroyable de rencontres et de fraternité. La joie de la rencontre a eu lieu ! Partage fraternel, expérience festive et conviviale pour celles parmi nous qui ont vécu quelques grands moments sportifs dans la fan zone de l’Hôtel de Ville. A travers la bonne humeur de chacun, le dévouement, la gentillesse et la disponibilité patiente des volontaires pour informer, guider, servir, j’ai vu une ville s’ouvrir, s’élargir pour être hospitalière.
Paris, ville culturelle, ville sportive, ville accueillante où, pendant plusieurs semaines, le monde a joyeusement envahi la cité, sans débordements, alors que le contexte politique national et international était tendu. Une trêve fraternelle comme un appel à vivre « la mystique de la rencontre » comme nous y exhorte le pape François. Car la ville, comme espace du vivre ensemble avec ses multiples occasions de brassage, n’a-t-elle pas vocation à vivre cette communion ?
Sœur Lucie-Caroline (Fraternité de Paris)
Photo : © Chabe01