Le vénérable maire de Florence, le professeur Giorgio La Pira (1904-1977)
Giorgio La Pira devant Florence © DR
Le vénérable Giorgio La Pira est né à Pozzallo en Sicile, un des lieux où débarquent actuellement les réfugiés qui viennent de l’autre côté de la Méditerranée. Ses parents l’envoient à Messina chez son oncle à l’âge de 10 ans pour qu’il puisse y faire des études de comptabilité. Dans un contexte profondément anticlérical, il trouve la foi et vit une véritable expérience de conversion le jour de Pâques en 1924 : « […] aube nouvelle de la vie. Je n’oublierai jamais la Pâque 1924, lorsque je recevais Jésus eucharistique : je ressentais circuler en mes veines une innocence si pleine que je ne pouvais pas retenir le chant et le bonheur sans mesure. »
Pour pouvoir conclure ses études universitaires en droit, il suit son professeur à Florence et il tombe immédiatement amoureux de cette ville. Cet amour l’accompagnera toujours.
Lire la suite ⇓
À Florence, le monde catholique des années 30 est en effervescence : l’Action Catholique, la Société Saint Vincent de Paul, les cercles culturels avec des poètes, écrivains, artistes et juristes éminents, de saints prêtres comme Don Raffaele Bensi qui sera son guide spirituel pendant toute sa vie et aussi Don Giulio Facibeni, le prêtre de la charité.
Il devient très vite professeur universitaire en Droit romain et il se met au service de l’Église et de la ville de Florence. Il était entré dans le tiers ordre dominicain et, par une dispense du Saint Siège, il devient aussi tertiaire franciscain.
Il se positionne clairement contre l’idéologie fasciste. Pour éviter de faire le geste fasciste de salutation, il achète un chapeau qu’il soulève pour saluer les gens dans la rue. Il fonde une revue « Principi » (Principes) qui fait appel aux valeurs de la liberté, solidarité, paix et démocratie. Poursuivi par le régime, il se cache à Rome et fait la connaissance de Mgr Montini, le futur Pape Paul VI avec qui il aura une correspondance faite de milliers de lettres. Ces détails expliquent la richesse de sa personnalité. Éminent juriste, il fait partie des hommes politiques qui ont écrit la Constitution italienne, texte qui contient d’abord les principes fondamentaux et qui règle ensuite les relations.
À un certain moment de sa vie, il choisit d’entrer en politique ou plutôt, la politique le choisit. En effet, il réalise que les remparts de la contemplation ne suffisent pas car les problèmes qui bouleversent le monde exigent un engagement. Suivre Jésus jusqu’au bout signifie aussi qu’en plus de la prière et des œuvres de charité, il faut collaborer à donner à la société une structure juridique, économique et politique adaptée et selon les valeurs évangéliques. La Pira en entrant en politique pense qu’elle n’est pas quelque chose de sale, mais qu’il s’agit de la plus haute activité terrestre après la contemplation car elle donne l’orientation au monde et à toute la vie terrestre de l’homme.
Il participe donc à l’assemblée « Costituente » et ensuite il devient député de la République. Il est élu plusieurs fois maire de la ville. Fait pour Florence, Florence l’est pour lui. Il a beaucoup aimé devenir le maire de Florence et il vivait ce service comme une véritable consécration. Il considérait que sa destinée était liée à celle de la ville comme si quelque chose de définitif s’inscrivait dans l’histoire. Il fallait donner à Florence l’âge de son temps, âge de la Science, de la Technique, du vol sur la lune et pas en faire un musée ! Florence avec une mission, comme Jérusalem ville de la paix. Les deux noms se superposent : ville de la poésie, de l’art, de la prière, de la paix.
À la lumière de la Parole de Dieu, il regarde la réalité et la simplifie en élaborant un plan pour Florence :
• Maison, usine, école, hôpital, église : l’homme a besoin de cela en une ville.
• Florence, ville sur le mont : une proposition vivante pour notre époque, un peuple avec un but. Il élabore une théologie de la ville de Florence et de sa mission.
• Le problème d’Israël, le problème arabe, le problème palestinien : à cela est liée la paix de la planète. Jérusalem, ville universelle de la paix.
• Les blocs et le dialogue est-ouest ; le danger atomique et la « deescalation ».
• L’émergence des peuples nouveaux… la Chine.
• La faim dans le monde est la seule guerre à combattre, à travers les organisations internationales.
Voilà un vaste programme, audacieux et actuel qu’il a poursuivi et, en homme de paix, il a accompli des voyages importants en Russie et au Vietnam en passant par Fatima pour implorer l’intercession de Marie.
Il a été surtout le maire des pauvres gens et les personnes avec qui il se trouvait le mieux étaient les pauvres qu’il rencontrait chaque dimanche matin à la messe de San Procolo à la Badia fiorentina. Il priait et expliquait les nouvelles du journal à la fin de chaque messe en faisant prier pour ce qui arrivait dans le monde. Il se mettait au service et aidait les pauvres gens car c’était un problème de conscience et c’est ce que demande l’évangile.
La Pira en entrant en politique pense qu’elle n’est pas quelque chose de sale, mais qu’il s’agit de la plus haute activité terrestre après la contemplation car elle donne l’orientation au monde et à toute la vie terrestre de l’homme.
Il participe donc à l’assemblée « Costituente » et ensuite il devient député de la République. Il est élu plusieurs fois maire de la ville. Fait pour Florence, Florence l’est pour lui. Il a beaucoup aimé devenir le maire de Florence et il vivait ce service comme une véritable consécration. Il considérait que sa destinée était liée à celle de la ville comme si quelque chose de définitif s’inscrivait dans l’histoire. Il fallait donner à Florence l’âge de son temps, âge de la Science, de la Technique, du vol sur la lune et pas en faire un musée ! Florence avec une mission, comme Jérusalem ville de la paix. Les deux noms se superposent : ville de la poésie, de l’art, de la prière, de la paix.
À la lumière de la Parole de Dieu, il regarde la réalité et la simplifie en élaborant un plan pour Florence :
• Maison, usine, école, hôpital, église : l’homme a besoin de cela en une ville.
• Florence, ville sur le mont : une proposition vivante pour notre époque, un peuple avec un but. Il élabore une théologie de la ville de Florence et de sa mission.
• Le problème d’Israël, le problème arabe, le problème palestinien : à cela est liée la paix de la planète. Jérusalem, ville universelle de la paix.
• Les blocs et le dialogue est-ouest ; le danger atomique et la « deescalation ».
• L’émergence des peuples nouveaux… la Chine.
• La faim dans le monde est la seule guerre à combattre, à travers les organisations internationales.
Voilà un vaste programme, audacieux et actuel qu’il a poursuivi et, en homme de paix, il a accompli des voyages importants en Russie et au Vietnam en passant par Fatima pour implorer l’intercession de Marie.
Il a été surtout le maire des pauvres gens et les personnes avec qui il se trouvait le mieux étaient les pauvres qu’il rencontrait chaque dimanche matin à la messe de San Procolo à la Badia fiorentina. Il priait et expliquait les nouvelles du journal à la fin de chaque messe en faisant prier pour ce qui arrivait dans le monde. Il se mettait au service et aidait les pauvres gens car c’était un problème de conscience et c’est ce que demande l’évangile.
Giorgio La Pira est une proposition : se mettre au service et vivre en ce monde notre vocation chrétienne, avec notre esprit, intelligence, fantaisie, notre personnalité, vivre au cœur du monde et des choses en les aimant.
La grâce nous rend plus intelligents que ce que nous sommes, disait le professeur. Il a soulagé les pauvres dans la misère, il a évité la fermeture d’usines en sauvant des milliers de postes de travail, il a fait bâtir des quartiers pour donner une maison à beaucoup de gens, il a écrit des milliers de lettres pour bâtir la paix, aux hommes politiques, aux sœurs de clôture, aux papes, aux amis. Et il était libre et confiant pour laisser les activités et aller se recueillir chez « le Patron » : il pouvait prier même au parlement ou pendant une réunion importante. Il a réussi à parler de Dieu et de la Vierge Marie au Kremlin ou à Hanoi avec Ho Chi Min en lui faisant cadeau d’un tableau de la Santissima Annunziata… la folie des saints !
Lire la suite ⇓
À Florence nous avons la grâce de prier en son église car le maire saint y venait chaque dimanche.
Que son intercession nous accompagne pour servir comme lui le Seigneur en nos villes avec espérance, joie et créativité à la lumière de l’évangile.
Sœur Giovanna (Fraternité de Florence)