« Entre dans le mystère du silence… Par lui, tu entreras dans le mystère de Dieu … » (Livre de Vie de Jérusalem n°30&31)
Quand quelqu’un arrive à Gamogna, je l’entends souvent s’exclamer : « Quelle paix ! »
Les personnes qui demandent à passer quelques jours à l’ermitage recherchent avant tout la paix et le silence. Silence parce qu’étouffées par des bruits stridents, par des voix qui deviennent des cris, par des rushs quotidiens, par les rythmes de la ville, du travail, de la famille… Beaucoup de gens ont soif de silence et parfois ils prennent le courage de chercher ce silence, le courage de se détacher du rythme habituel pour risquer le silence !
Mais il peut arriver que dans un lieu comme Gamogna ce silence devienne assourdissant : un silence aussi intense fait ressortir tout le bruit que nous portons à l’intérieur.
S’il est vrai que le silence matériel nous introduit au silence spirituel, il est également vrai que ce dernier n’est pas automatique : il peut être reçu comme un don d’En-Haut, mais il peut aussi être le fruit d’une recherche patiente et persévérante. Dans cet ermitage béni, habite le mystère du silence, qui est le mystère de Dieu : les pierres millénaires, le vent, l’eau, le soleil, la lune et les étoiles, les chevreuils, les porcs-épics, les lièvres, les insectes, les fleurs et même le moindre brin d’herbe sont imprégnés de ce silence. Nous, sœurs, expérimentons, dans la liturgie, comment notre chant entre aussi dans ce mystère : nos deux pauvres voix s’unissent à cette harmonie qui nous entoure ! Tôt le matin les oiseaux qui peuplent les environs sont très chantants et c’est beau quand ils chantent avec nous les louanges du Seigneur, parfaitement au diapason de nos voix : une joie indescriptible ! Entrer dans le silence qui habite ce lieu a un effet étonnant : cela fait briller les yeux ! Il y a quelques jours, Anja, une jeune russe avec son mari français et un bon groupe d’italiens, m’a dit que – même si elle ne comprenait pas les paroles et les chants – elle avait été très touchée par ce lieu : « Quel silence ! ». Le silence peut vraiment devenir l’élan de votre vie si vous lui permettez d’entrer ; le silence peut devenir votre habit, si vous le cherchez avec soin et amour, lui peut vous faire « retrouver Dieu et, au cœur de Dieu … le monde, à la lumière de Dieu » ! (Livre de Vie de Jérusalem n°37)
Soeur Maria Paola, de la Fraternité de Gamogna