L’amour du Seigneur est vraiment insondable : Jésus va jusqu’à confier à ses disciples, des pécheurs pardonnés, le ministère de la réconciliation ! Qui peut pardonner sinon Dieu seul ? Certes, pour l’homme c’est impossible, mais rien n’est impossible à Dieu !

Depuis bientôt 20 ans, l’Eglise me confie la grâce immense de partager largement le pardon du Seigneur par le sacrement de la réconciliation. Souvent j’ai le vertige : « Comment moi, pécheur que je suis, puis-je transmettre le pardon du Seigneur ? » Mais en fait, ce que je donne ne vient pas de moi : jour après jour, je fais l’expérience déroutante des mains vides qui donnent ce qu’elles n’ont pas.

Souvent je suis édifié par la foi et la confiance immenses des pénitents qui s’approchent humblement du prêtre que je suis. Ils comprennent, souvent mieux que moi, que Jésus et l’Eglise c’est tout un. Ils viennent vers moi, pauvre petit prêtre de Jésus-Christ, mais ils ne s’arrêtent pas à ce qui se voit, c’est-à-dire une « poterie sans valeur ». Ce qui les intéresse, c’est le trésor merveilleux qui m’a été confié le jour de mon ordination : ce pouvoir spirituel de réconcilier les pécheurs repentis avec le Seigneur.
J’ai toujours beaucoup de joie à me laisser réconcilier avec Dieu par les mains d’un prêtre, et j’ai toujours beaucoup de joie à partager à mon tour le pardon du Seigneur. C’est la joie immense provoquée par le fils perdu au retour dans la maison de son père miséricordieux : « Festoyons, car mon fils que voilà était mort, et il revenu à la vie ! »
Ainsi, la célébration régulière du sacrement de la réconciliation nous rappelle que Jésus n’a pas fondé l’Église pour des gens parfaits, mais bien pour les pécheurs que nous sommes, afin que nous trouvions sans cesse une nouvelle espérance dans le pardon inépuisable du Seigneur. Ne nous lamentons pas sur notre incapacité à être irréprochables, mais sans nous décourager, laissons-nous réconcilier avec Dieu. Nous devenons alors, comme malgré nous, des témoins de ce Dieu vivant qui n’est qu’amour et miséricorde. « Il y a plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de conversion. »

Frère David-Marie de la fraternité de Tarbes