Photo : Comète Neowise au-dessus de Gamogna –
Davide Drei, astrofilo, Ravenna
Le pape François dans son encyclique Laudato Si’ commence par nous parler de saint François d’Assise :
« Saint François, fidèle à l’Écriture, nous propose de reconnaître la nature comme un splendide livre dans lequel Dieu nous parle et nous révèle quelque chose de sa beauté et de sa bonté : « La grandeur et la beauté des créatures font contempler, par analogie, leur Auteur » (Sg 13, 5), et « ce que Dieu a d’invisible depuis la création du monde, se laisse voir à l’intelligence à travers ses œuvres, son éternelle puissance et sa divinité » (Rm 1, 20). […] Le monde est plus qu’un problème à résoudre, il est un mystère joyeux que nous contemplons dans la joie et dans la louange. » (n°12)
« Chaque fois que saint François regardait le soleil, la lune ou les animaux même les plus petits, sa réaction était de chanter, en incorporant dans sa louange les autres créatures. Il entrait en communication avec toute la création, et il prêchait même aux fleurs « en les invitant à louer le Seigneur, comme si elles étaient dotées de raison ». (…) pour lui, n’importe quelle créature était une sœur, unie à lui par des liens d’affection. Voilà pourquoi il se sentait appelé à protéger tout ce qui existe. » (n°11)
À la lumière de ces deux citations, je voudrais vous présenter Gamogna. Connaissez-vous Gamogna ? C’est un mont de l’Apennin tosco-romagnol sur lequel se trouve, à environ 800m d’altitude et dans une position isolée, l’ermitage saint Barnabé de Gamogna. Autant dire au bout du monde ! On n’y accède qu’en quatre-quatre ou à pied.
Cet ermitage fut fondé par saint Pierre Damien en 1053. Actuellement, nous sommes trois sœurs à y vivre.
Silence, prière, lectio, accueil, entretien du lieu, vie fraternelle rythment nos journées. La prière liturgique, elle, nous rassemble dans l’église trois fois par jour.
Les gens, si divers, qui s’arrêtent un moment ici, nos hôtes qui viennent pour un temps de ressourcement, de découverte ou de redécouverte de Dieu donnent corps à notre prière et sont occasions de riches partages de vie, de témoignages aussi. La beauté du lieu, le silence qui laisse la Parole à Dieu, permettent aux cœurs de s’ouvrir, de s’apaiser de reprendre force.
Dame Nature, omniprésente avec les monts qui nous entourent, le ciel fascinant de jour comme de nuit, les nuages qui déploient toutes les nuances de gris, la végétation, les arbres, les fleurs, les oiseaux, les animaux mêmes les plus petits comme les scorpions et les araignées, les insectes de toutes sortes, les papillons, les cigales, les lucioles… Dame Nature chante Dieu et nos voix se joignent à la sienne, notre prière devient louange au Créateur.
Alors, Gamogna, au bout du monde ? Ne serait-ce pas plutôt : Gamogna au cœur de Dieu, au cœur du monde !
Soeur Anne-Emmanuel (Fraternité de Gamogna)