Oui ! Le Seigneur l’a dit : lorsque nous accueillons dans nos maisons, nous pouvons rencontrer des anges qui se sont infiltrés, se présentant sous la forme de simples retraitants, incognito

L’accueil est un temps de grâce et un temps qui demande beaucoup d’oubli de soi.
Un temps de grâce, dans la joie de connaître d’autres personnes, de découvrir leur richesse, leurs besoins, leurs espérances ; dans la joie de leur ouvrir notre maison, l’espace de prière, de silence, de partage, dans la joie de savoir qu’ils repartent remplis d’une force spirituelle qu’ils partageront avec d’autres. 
Un temps qui demande aussi beaucoup de soi car il faut savoir se déplacer intérieurement pour laisser la place à l’autre qui arrive, bien souvent, avec un gros bagage plein, non de vêtements mais de problèmes à déposer, comme on dépose une valise.

Là, il faut savoir prendre le temps d’écouter gratuitement sans chercher tout de suite de réponse. Souvent en parlant, la personne trouve la réponse elle-même. Savoir écouter sans juger, savoir écouter avec compassion et amour, cela demande une grande maîtrise de soi-même. Garder un silence qui ouvre la porte à l’autre.
Lorsqu’un retraitant ou une retraitante arrive, il y a toujours un certain mystère. Ce mystère se vit avec le regard de Jésus. Comment Jésus regardait-t-il ceux qu’il rencontrait sur sa route ? Son regard n’a jamais été un regard de jugement, mais un regard d’amour.
Nos différentes maisons d’accueil sont là, de véritables puits de grâces pour ceux et celles qui passent. Nous les aidons à puiser cette eau spirituelle par notre présence discrète, nos liturgies, les échanges, le silence et aussi les repas partagés.

Si les retraitants et les retraitantes repartent avec une force nouvelle, ils ne se doutent pas que, de notre côté, nous avons reçu aussi au centuple, le Seigneur travaillant à notre côté.
Chaque passage est un enrichissement pour nous, même si de temps en temps, ça nous coûte… Le Seigneur frappe à notre porte : c’est lui que nous accueillons. Quelle joie lorsqu’on y pense !

Sœur Béatrice (Fraternité de Montréal)