« La joie nous est donnée pour que nous puissions en vivre et en témoigner. Nous devons donc nous efforcer de l’accueillir et de la laisser rayonner. […] Ce qui affermira enfin notre joie, c’est la grâce de l’Esprit Saint qui est lui-même jubilation d’allégresse au sein de la Trinité. » (Livre de Vie de Jérusalem, §178-179)

Dans ces quelques lignes du chapitre Joie, il nous est dit que la joie est un don de l’Esprit Saint et que nous devons nous efforcer de l’accueillir et de la laisser rayonner autour de nous. Eh bien, l’action de grâce c’est l’un des moyens le plus puissant pour apprendre à vivre tout cela ! En effet, la joie de l’Esprit Saint nous est donnée, à travers l’action de grâce, pour que nous puissions en témoigner à l’humanité désespérée que nous côtoyons chaque jour, dans tous nos milieux de vie. Cette joie profonde est alimentée continuellement par un cœur qui est capable de reconnaître les bienfaits de Dieu et d’en rendre grâce, avec paroles et actions. Pascal Ide, dans son livre La puissance de la gratitude, affirme que la gratitude implique de devenir conscient et d’apprendre à s’émerveiller des dons que le Seigneur nous fait, à travers sa création et nos frères, en ne les considérant pas comme un dû ou en s’y habituant. La gratitude, selon saint Thomas d’Aquin, est une vertu, c’est-à-dire une disposition qui nous donne de la joie en profondeur et qui grandit par l’entraînement : en effet, en rendant grâce chaque jour pour les merveilles que le Seigneur fait dans notre vie, pour un sourire ou un regard, pour un geste ou une parole, pour la beauté de la nature, etc., nous apprenons à mobiliser nos sens, notre mémoire et intelligence, notre affectivité et volonté. La psychologie montre aussi combien la gratitude a des effets bénéfiques et durables sur la santé du corps, du psychisme et de la vie relationnelle : en effet, on a constaté que, dans les burn-out, la gratitude quotidienne aide la personne à remplir d’amour son réservoir, qui s’est vidé à cause d’un manque de reconnaissance.

Au Canada, où j’ai eu la joie de passer deux mois, le deuxième lundi d’octobre, on célèbre l’Action de grâce, pour rendre grâce pour les récoltes et les dons reçus pendant l’année, mais déjà avant l’arrivée des colons, les peuples autochtones célébraient la récolte automnale. 

Cela m’a beaucoup touché : combien de chrétiens remercient le Seigneur pour tout ce qu’il fait pour eux ? L’action de grâce doit devenir un style de vie, car Dieu veut que nous rendions grâces en tout temps : alors, chaque jour, pour toute circonstance rendons grâces, pas seulement quand tout va bien, mais surtout dans les moments les plus difficiles. Merci Seigneur pour tout ce que j’ai vécu pendant cette année, au Canada, en Italie et en France, pour chaque expérience, rencontre, épreuve et défi que tu m’as donné de vivre et qui m’ont fait grandir !

Sœur Daniela-Luce, de la Fraternité de Pistoia