Il y a des moments dans la vie – et peut-être avons-nous finalement tous cela en commun – qui ressemblent à un puits sans fond.
Ce qui était autrefois un soutien, un espoir et une sécurité évidents s’enfonce soudain et sans raison dans le brouillard de la peur et de l’insécurité, de la confiance blessée et de la tristesse d’une blessure profonde.
C’est ce qui est arrivé aux disciples de Jésus.
C’est ce que racontent toutes les histoires de Pâques.
Tout cela, ils l’avaient aussi en commun.
Et combien il est humain et compréhensible, lorsque l’expérience d’une rencontre vivante et d’une nouvelle espérance de vie éclate tout aussi soudainement, de vouloir la retenir – et même si ce n’était qu’une réserve pour les temps désespérés à venir !
Mais Jésus dit à Marie-Madeleine : « Ne me retiens pas » (Jn 20,17).
Rien ni personne ne retient le Ressuscité.
Même pas la pierre qui avait fermé le tombeau.
La gloire éclatante de Dieu n’est pas à mettre au crédit de la vie.
Par Pierre non plus qui, à un moment donné, a voulu construire trois tentes sur le mont Thabor (Mt 17,4).
Pâques n’est pas la fête du saisissement et encore moins de la possession.
Car celui qui veut tenir le feu se brûle les mains.
Pâques est la fête de ceux qui se savent tenus par le Christ, par Celui qui est vivant pour toujours, qui se tourne sans cesse vers nous et qui nous aime pour toujours, quoi qu’il arrive.
Et c’est pourquoi Pâques est aussi la fête de ceux qui vivent toujours à nouveau avec ce merveilleux paradoxe :
Ceux qui, sans penser pouvoir retenir le Christ pour eux-mêmes, tiennent à l’enseignement des Apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières, et y restent assidus.
Avec la foi audacieuse que Lui, le Seigneur, est au milieu d’eux, et qu’il reste avec eux sur le chemin, quoi qu’il arrive.
Et qu’ainsi commence une nouvelle histoire de Pâques, qui apporte un soutien et une vie indestructible.
Pour tous. Ensemble.
Sœur Edith, de la Fraternité de Cologne