Réunis en petits groupes – 8 à 10 personnes en moyenne –, tous ont ainsi appris à s’écouter, à parler en vérité, à dire sans crainte d’être jugé ou repris ce qu’ils ressentaient. Il était conseillé dans les instructions données par le diocèse d’inviter les paroissiens, les membres de mouvements et tout homme de bonne volonté à des réunions d’une heure ou une heure et demie, en laissant l’expression la plus libre possible. Mais il revenait ensuite au « rapporteur » désigné dans chaque groupe de renseigner, sur le site ouvert à cet effet, un questionnaire portant sur les données statistiques (âge, sexe, état de vie…) puis répartissant la matière des échanges selon neuf thèmes :
– accueil – écoute
– parole – communication
– célébration – liturgie
– gouvernance – fonctionnement
– engagement dans la société
– dialogue dans l’Eglise
– œcuménisme
– formation
– relations homme-femme
et un dixième pouvant tout accueillir : « autre »…
Il y avait donc là une masse de données, parfois résumées en quelques mots, parfois longuement explicitées, qui devait être analysée et traitée. Dans l’équipe synodale, envoyée en mission par Mgr Aupetit en octobre 2021, au début du processus, trois personnes – un prêtre et deux laïques mariées – ont été plus particulièrement chargées de ce travail, chacune appelant à son tour une autre personne. Ils désiraient qu’un ou une consacré.e se joigne à l’équipe et c’est ainsi que, par l’intermédiaire d’un couple qui nous avait connu à La Trinité-des-Monts et à la demande de sœur Cécile, je me suis trouvée incorporée à cette équipe et embarquée dans l’aventure.
Étant tenue à la confidentialité jusqu’à ce que les conclusions diocésaines soient publiées le 22 mai, je ne peux guère dévoiler le contenu des contributions. Mais je peux témoigner que toutes ont été lues avec sérieux, par au moins deux personnes et que la synthèse, forcément réductrice, que nous avons à en tirer fait l’objet d’une évaluation par l’ensemble du groupe et parfois de reprises. La synthèse demandée à la Conférence des Évêques de France est nécessairement brève puisqu’elle doit être harmonisée avec celles provenant de tous les autres diocèses ; mais, pour Paris, Mgr Pontier a désiré qu’une synthèse plus large soit aussi faite et toutes les propositions listées, de façon à ce que cela puisse servir de feuille de route au futur archevêque.
Ce travail sera publié sur le site dédié : https://synodeparis.fr/
Je garde de cette expérience – qui n’est pas terminée au moment où j’écris – l’image d’une Église de Paris bien vivante, moins identitaire que je ne le craignais, plus libre dans sa parole et ses désirs que je ne l’imaginais, et finalement créative et soucieuse d’ouverture à la ville et au monde pour annoncer le Christ ressuscité.
Soeur Marie-Laure de la fraternité de Paris