“Hi Sr. Josepha, how are you ? Just wanted to message because there is a big typhoon here in the Philippines and I heard it has hit Siargao island quite hard. Thinking of Tristan and Leah. ”
Les heures passent, les jours passent, puis finalement quelques listes de personnes saines et sauves tournent sur les réseaux sociaux grâce à des touristes ayant pu quitter l’île, et sur l’une de ces listes : le nom de notre frère ! Au téléphone, tous, même mon père, nous pleurons de soulagement et surtout de compassion pour ces gens si pauvres qui ont tout perdu, qui devront attendre des semaines avant que les secours ne leur arrivent avec l’eau potable, de la nourriture, des médicaments, du matériel de reconstruction. Quand pour la première fois il m’appelle, Tristan témoigne : “Oui c’est une dévastation, mais c’est surtout un miracle : quasiment aucun mort ni blessé grave ici alors que l’île est détruite. C’est grâce à la foi de ce peuple !”
Dans la Section Migrants et Réfugiés où je travaille depuis presque cinq ans, nous avons étudié pendant un an la problématique croissante des déplacés climatiques à l’écoute des Eglises locales, des organisations catholiques internationales, d’experts et des congrégations religieuses engagés sur cette thématique urgente. Le fruit de ce travail fut la publication d’Orientations Pastorales adressées aux Églises locales, régionales et continentales. La crise climatique devient maintenant la première cause de déplacements forcés et de conflits armés dans le monde. Si beaucoup pensent encore qu’elle n’est qu’un risque ou qu’une exagération, je savais quant à moi bien avant le typhon Odette qu’elle est une réalité présente car les réfugiés climatiques en sont le visage humain.
Soeur Josepha de la fraternité de Rome