Enfant, ma joie était de « servir » la messe. À certains moments, l’Église devenait pour moi ma nouvelle famille. Après mes études secondaires, je suis entré au Grand Séminaire pour devenir prêtre et servir cette Église locale d’Opole que j’aime. J’ai mené une vie de prêtre diocésaine bien remplie. Et j’étais heureux en partageant mes journées entre la catéchèse, les activités caritatives et pastorales. J’étais tout entier donné, avec un agenda bien rempli. Et un jour, c’est Dieu qui m’a appelé à cette vie monastique et c’est une grande joie de pouvoir se dire : je suis bien là où Dieu a voulu que je vienne le chercher. C’est une question d’accent en comparaison avec la vie du prêtre diocésain. Comme l’accent peut changer la signification du mot, être moine change les accents dans la vie sacerdotale. Notre désir de devenir ensemble des moines au plus profond de notre cœur donne un accent spécial à la vie sacerdotale.
Pour saint Benoît, pour les moines d’Orient, le ministère presbytéral au sein de la communauté est un service de communauté comparé aux autres. Le sacerdoce est pour moi maintenant avant tout un service pour ma communauté. Il est l’occasion de découvrir combien le Christ passe par moi pour conduire mes frères à Dieu. C’est vrai du prêtre, mais c’est vrai aussi de chaque frère et sœur, à un niveau différent, et c’est le mystère du sacrement du frère.
Dans ce service sacerdotal, j’espère aider mes frères et sœurs à devenir ensemble des moines et des moniales au plus profond de notre cœur. Le prêtre est l’homme à qui a été confiée d’abord une chose, c’est la chose la plus grande qui puisse se faire : au milieu de nous le Seigneur devient présent. Parce que c’est cela qui constitue en fin de compte le sommet et le plus intime de l’existence du prêtre. Dans la communauté, on célèbre cet événement chaque jour. C’est toujours la chose la plus émerveillante dans la vie. C’est une grande joie de partager ce mystère avec ceux et celles qui ont choisi ce chemin de la vie monastique et ceux et celles qui partagent notre aventure spirituelle.
Dans ce pèlerinage, jusqu’au tréfond de notre cœur, qui est lieu où l’Éternité rejoint le Temps, servir la communauté à travers les paroles et les sacrements donne une grande joie. Et aujourd’hui je suis heureux de partager mes journées entre la vie en communauté et la responsabilité du Sanctuaire du Saint Sacrement, en service sacerdotal jusqu’au jour que nous attendons tous et où se trouve le terme bienheureux de toute vocation : la célébration des Noces de l’Agneau où le Christ et nous tous en Lui, nous remettrons toute chose au Père, afin que Dieu soit tout en tous.
Frère Jakub
Fraternité de Montréal