Mais une telle encyclique qui parle de vie sociale, d’économie, de politique a-t-elle quelque chose à dire à des moines et des moniales ? Faut-il la classer dans nos bibliothèques sans plus, ou bien nous y arrêter, et, peut-être, y recueillir un appel qui peut renouveler en profondeur notre vie monastique ? Parce que nous aussi, nous sommes habitués à bien des injustices, et peut-être même dans nos propres vies, dans nos fraternités ?

Le 3 octobre dernier, veille de la fête de Saint François d’Assise, le Pape François signait sa troisième encyclique : « Fratelli tutti ». Une lettre consacrée « à la fraternité et à l’amitié sociale » (Fratelli tutti , n.2).

« Comment et combien cette encyclique nous touche en tant que moines, moniales et laïcs de Jérusalem ? » telle est la question que m’a posé l’équipe de rédaction de la « Lettre de Jérusalem ».

Le Pape nous le rappelle clairement au numéro 88, que je considère comme le cœur de cette encyclique : « nous sommes « faits pour l’amour, nous avons en chacun d’entre nous « une loi d’‘‘extase’’ » qui nous fait « sortir de soi-même pour trouver en autrui un accroissement d’être ». En sommes-nous conscients ?

Frère Antoine-Emmanuel de la fraternité de Florence